vendredi 7 octobre 2011

Sur la route du thé et des chevaux : Traces - 4

Shuhe, au pied du Dragon de Jade





Le Dragon de Jade, Yulong Xue Shan



11-14 juillet 2005 .
Lijiang - Premiers souvenirs

Routes de montagne sous une pluie battante, cols dans la brume, et soudain Lijiang apparaît comme dans un écrin : enthousiasme immédiat!
La ville est surprenante et mérite son classement  au patrimoine de l’Unesco. C'est "la Chine" telle qu'on peut la rêver, petites maisons basses, lampions rouges, de l'eau partout . Si seulement la pluie s’arrêtait pour nous laisser voir les montagnes, enfin !

Lijiang, la vieille ville appelée aussi Dayan

Malgré la foule des touristes en groupes compacts suivant des guides armés d’un drapeau, malgré les nombreux  magasins de souvenirs, nous nous sentons bien ici . Il règne une belle ambiance, les gens chantent partout, dans les rues, les restaurants, ils s’interpellent et se répondent d’une terrasse à l’autre jusque tard dans la nuit. Ils dansent et jouent de la musique sur la place. C’est une population très jeune et joyeuse,qui aime le rock et le reggae,habillée "mode" mais sans vulgarité. Beaucoup portent leur costume ethnique pardessus un jean et ça ne paraît pas surfait.  
Guide touristique

Donc il ne reste plus qu’à attendre ce que promet l' enseigne d'un magasin de vêtements : ’the sun will shine after rain » Que ça vienne vite!


le soleil viendra après la pluie

Ce soir enfin, une accalmie ; premières photos sans parapluie.Les lumières de la ville , magnifiques, se reflètent dans les rivières. Après les poissons, le jour, des jeunes filles naxi proposent des bougies à faire glisser sur l’eau.On admire les jeux d’éclats  et de reflets sous les ponts de pierre , on savoure la douceur de la nuit.


Lijiang la nuit


Le lendemain, c'est à nouveau, une longue journée de ballade dans la ville mais avec du ciel bleu. Enfin on aperçoit les montagnes (du moins sur les plus proches car le Dragon de Jade se cache encore) depuis la pagode Wangu sur la colline du Lion. Du temple au marché en passant par les fontaines, on quitte le centre touristique pour aller vers une autre vie , plus locale.
Délices du tofu grillé et des pommes de terre épicées, dévorés au bord d’un étal! Une fois encore, nous sommes les seules occidentales et ça intrigue gentiment les gens.
Au retour sur la place centrale , des attroupements des touristes se forment  autour d’une farandole de vieilles dames naxi . Elles dansent avec indolence et distinction autour d’une meneuse de revue qui brandit un gros lecteur de CD ultra moderne. Version revisitée des danseurs de hip hop! Nous en croisons certaines un peu plus tard, l’animation terminée, téléphone portable vissé à l’oreille sous la casquette  de style mao. Elles sont énergiques, pleines de vie, très dignes dans leur costume et très drôles aussi. 


Danses sur la place

De l’énergie, il y en a à flot ici. Les gens font tout à fond, poser pour une photo, profiter de leur temps, animer leur bistrot, prier au temple …. C’est plus simple et moins compassé que dans bien des endroits de  notre vieille Europe.

Lijiang, sur la vieille place du marché

De l'ancien caravansérail sur le Cha Ma Gu Dao, il reste l'architecture, et les évocations comme celles ci.
On trouve aussi quelques boutiques de Pu'Er, occupées par des groupes de touristes en rangs serrés. Attendons le sud! Espérons aussi que la ville ne sera pas victime de son immense succès...


Evocation de la Route du thé




5 – 21 avril. 2011 , Retour sur nos traces.
Dali – Shaxi – Jianchuang -Lijiang – Shuhe : on the road again!
On suit, par étapes  et morceaux , la "vieille route du thé et des chevaux". On renoue avec les longues heures de bus , la poussière, et le charme inégalé de ces lentes traversées , villages , collines, no man's land , et soudain un joyau au détour d'un virage.
Toujours des travaux sur les routes : un embouteillage se forme au milieu de nulle part, tout le monde descend du bus, ça traîne en longueur...et puis c'en est trop : le chauffeu rassemble son monde, fait demi tour et nous voilà partis sur les pistes à travers la montagne!
Arrivées à Lijiang par le côté sauvage sauvage et le Lac  Lashi, où on récolte la spiruline, on attrape un minibus pour Shuhe, petit village un peu plus loin sur la route des caravanes.


Le vieux pont de Shuhe

Evidemment...le charmant "petit village" est devenu un spot touristique ...mais le pont est superbe, on y dénombre plus de chevaux qu'à Shaxi (!)  et dès que les bus bondés ont repris le chemin du retour, on est au calme et au silence. Au bout de deux jours, on trouve même très drôle de voir les mémés naxis faire la course dans les ruelles en cravachant le cheval de la copine! L'architecture est vraiment superbe et, quoi qu'on en dise , les nouvelles constructions admirables , vraiment bâties dans la tradition . Là où le matin il n'y avait qu'un tas de pierres et de troncs d'arbres, on trouve une ébauche de maison le soir.
Le temple de Guanyin, au bout du village est abondamment fleuri; pruniers luxuriants et glycines embaument la cour et enchantent le regard. Shuhe c'est aussi le village des rosiers, ici ce sont de vrais arbres croulant sous les fleurs épanouies.





Le temple de Guan Yin
Ds de Qingminu temple , on prend à pied  le Vieux  Chemin, comme autrefois les caravanes  et on peut approcher le Dragon de Jade, majestueux dans la lumière du matin. Les collines alentour, terre rouge et pinèdes, évoquent la Provence ! Mais les tombes éparses , les billetg à moitié consumés et les petits chevaux trapus  ont tôt fait de dissiper l'illusion.
Lijiang en revanche a perdu sa grâce ; trop de boutiques, trop de monde, trop de clinquant ,trop d'argent.
et des roses à profusion.
Le tibétain à cheval ,en fourrures et en "Nike" pose toujours pour les photos sur la place. Les mémés danseuses ont moins de superbe. 


Femme Naxi


Le tibétain à cheval

Sur le chemin de la Colline du Lion ( temple fermé, hélas...) un petit gamin casse pied nous colle aux basques , ça commence par "mon copain t'aime" puis, croyant qu'on ne comprend pas , il s'enhardit et devient grossier.
Je commence par le courser un bon coup.
Et puis, pas de bol, je le coince devant la boutique de sa mère , et je l'engueule en chinois!On le laisse "honteux et confus" !
Il n'y a plus un Café Sakura mais des Sakuras on dirait qu'ils ont racheté tous les bistrots du bord de l'eau!
L'équipe du Sakura : un briefing avant le service




Se faire photographier au bord de l'eau est un must à Shuhe!

A Shuhe, au moins, on peut se dégotter un restaurant atypique, toujours au bord de l'eau . Quand le soir tombe et que les hordes ont repris la route , on découvre les délices du vin jaune chauffé à point . La nuit est silencieuse. Les patrons de la guesthouse, un peu distants au début, intimidés en fait, se dégèlent : ils n'ont pas du compter beaucoup d'occidentaux dans leur clientèle jusqu'alors. 
Une fois encore , notre livre et nos rudiments de chinois font leur oeuvre . La glace est rompue , ils nous reconduiront très gentiment à l'aéroport le lendemain, on se reverra peut être .


Nous nous endormons sous les déchaînements de l'orage, bercées par le déferlement des trombes d'eau. La nature a tôt fait de redevenir sauvage, on a envie d'être là quand il neige et que les cars de touristes sont restés ailleurs!

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